mercredi 9 mars 2016

Debout dans...

C’est une sorte de cow-boy  qui ressemble à tous les agriculteurs. Mais à y regarder d’un peu plus près,  l’arrière plan de ses champs est assez bizarre. Des entrepôts, des pylônes, comme dans une zone industrielle.
Il est japonais. Il résiste depuis le 9 mars 2011 aux injonctions des autorités, il ne veut pas quitter la « zone rouge », dans laquelle on enregistre pourtant cent fois plus de becquerels que la dose autorisée. Il a déjà enterré près de deux cents vaches. Celles qui restent ont de grosses tumeurs sur le cou ou la langue. Mais il ne partira pas.

C’est un homme "césium",  debout dans ses bottes, qui se dresse contre l’horreur et l’absurdité. Je suis restée aussi interdite que la zone rouge.

© Antonio Pagnotta
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14 commentaires:

  1. Il est un peu comme nos bergers qui laissent contre toute logique leurs moutons servir de pitance dans les zones à loups. L'homme césium doit lui aussi être indemnisé par le gouvernement.

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    1. je ne crois pas qu'il soit indemnisé, car il dit lui-même qu'il est un "hors la loi".
      Et personne n'ose plus aller le déloger, car il est devenu médiatique..
      ¸¸.•*¨*• ☆

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  2. que de misères aussi, dans ce pays. le pays du Soleil-levant ! Des lumières, ils en ont vues de tellement nocives, destructrices, que le courage de cet homme, son entêtement, ne m'étonnent qu'à demi. À vrai dire, moi, je serais partie et depuis longtemps !

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    1. Il en a fait le combat de sa vie : de toutes façons, il est tellement irradié qu'il est fichu.
      ¸¸.•*¨*• ☆

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  3. Si je comprends bien c'est une forme de résistance, pour ne pas laisser la partie belle à ceux qui ont des visées sur le terrain. A moins que ce soit une forme de suicide, puisqu'il prend le risque d'une radiation. Enfin rester debout, c'est ce qui compte!
    Quand à moi je préfère m'allonger, et m’irradier d'un bon sommeil!
    buona notte bella fata

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    1. Il veut résister pour dénoncer : et il ne veut pas abandonner ses vaches.
      Mais le risque de la radiation, il y a longtemps qu'il l'a pris.
      C'est une histoire qui m'a bouleversée.
      ¸¸.•*¨*• ☆

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  4. Pour cet homme, partir est synonyme de poser là toute sa vie... pas facile.
    D'autant moins facile que dans ce genre de catastrophes, les "indemnités" se résument à une peau de chagrin. Comme disait Coluche: Dites-nous ce que vous avez besoin et on vous espliquera comment vous en passer.
    L'exploitant de la centrale ne paie quasi rien pour les mesures de sauvegarde, ni pour les indemnités aux victimes. Dans le nucléaire, un seul mot d'ordre en cas de catastrophe:
    "Démerdez-vous ou crevez en silence." Russie, USA, Japon, France, même combat.
    A preuve l'évaluation faite du coût d'un Fukushima français:
    Selon ISRN, ce serait 430 milliards €, mais ce chiffre fait totalement abstraction des pertes financières de la population, de la valeur des terrains et constructions contaminés, ni des morts. Si l'Etat inclus le dédommagement de la population touchée, il faudrait compter 5'800 milliards €, soit 3 fois la dette cumulée de la France.
    A Tchernobyl, c'est le coût de la catastrophe qui a tué l'URSS. Nous faire croire que c'est la situation économique ou les luttes internes du pouvoir, c'est nous enfumer au nom des 58 réacteurs Français (d'ailleurs pas plus sûrs que les russes ou les japonais...).

    @ SF
    Le drame des bergers c'est qu'ils n'accompagnent plus leurs troupeaux.
    Comme le disait un spécialiste des loups, ce sont des animaux intelligents. lorsqu'ils se rendent compte que c'est dangereux d'attaquer un troupeau de moutons, ils en restent au gibier sauvage. Ce gars préconise d'armer les bergers et s'ils peuvent blesser le loup qui attaque, il partira et ne reviendra plus vers ce troupeau. Comme il reste maître du terrain envers les autres loups, le berger a la paix.
    Les abattages à froid ne servent à rien. Puisque la nature a horreur du vide, le loup tué sera remplacé.
    A Neuchâtel, le conservateur de la faune avait sciemment réintroduit le lynx pour disperser les troupeaux d'herbivores, car ils vivaient en trop grands troupeaux en l'absence de prédateurs. Si une maladie se déclarait, les pertes devenaient dramatiques pour l'ensemble de la faune.

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    1. Je suis tout à fait d'accord avec ton spécialiste des loups et beaucoup de bergers aussi. Armer les bergers (la plupart sont chasseurs) pour qu'il y ait action/réaction et que les loups intègrent ce danger et en tirent les conséquences.

      Malheureusement, c'est illégal.

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    2. Les mauvaises lois sont faites pour être changées, car c'est le bon sens de la bataille à mener...
      Mais bon, cette solution aurait le net désavantage de supprimer les battues dites de régulation et priver ainsi les notables-chasseurs de gibier intéressant...
      Putain déjà que ça renaude sec parce que Giscard allait à la chasse aux grands fauves chez son ami Bokassa, si maintenant il ne peut même plus tirer des loups chez-lui, où va-t-on?

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  5. C'est un "Hibakusha" victime non pas de "little boy" mais de Fukushima, le résultat est hélas le même.
    Pourquoi partir ? Il se sait fichu de toutes façons, mais quel courage, un Hara-Kiri sauce Becquerel !

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  6. Au point où il en est, on peut comprendre... et on ne peut pas juger...

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  7. Il est en accord avec lui-même, et c'est cela qui importe. N'empêche, il a du courage cet homme.

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  8. J'ai vu un reportage sur cet homme...J'avais compris, entre autres, qu'il ne voulait pas abattre son troupeau, et qu'il ne voulait pas laisser ses bêtes mourir seules...
    Bises

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