vendredi 31 juillet 2015

Juste un mot

Pardon. Un mot que je dis trop, paraît-il. Un mot pourtant qui me fait du bien quand je le prononce. Il me semble, naïve que je suis, que ce mot gomme tous mes dérapages, mes erreurs, mes bévues, mes manquements. 
Je devrais peut-être moins m’excuser, être plus droite dans mes bottes…
Pardon. Un mot que l’on me dit rarement. Je me demande pourquoi, et j’essaie de chasser, comme on chasse une mouche importune, l’idée que je ne le mérite pas. Plus je suis navrée, désolée, moins les autres le sont envers moi…

Y a un truc qui m'échappe, là…  


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20 commentaires:

  1. "Pardon", c'est l'abréviation de "je te demande pardon". C'est une demande… et l'autre ne l'accorde pas nécessairement.

    De la même manière le "je m'excuse" signifie "je te demande de m'excuser". S'excuser soi-même c'est assez pratique (et très couramment pratiqué) mais ça n'indique pas que l'autre, lui, est prêt à nous excuser.

    Et puis dans ces deux termes il y a quand même une question de faute, ce qui est à manipuler avec précautions.

    En revanche il y a d'autres termes qui peuvent exprimer les regrets, mais sans considérer que l'autre nous doive un pardon ou des excuses qu'il n'est peut-être pas disposé à accorder. On peut dire "je suis désolé(e)", ou "je regrette"… laissant à l'autre toute liberté d'en faire ce qu'il en veut. Excuser... ou pas.

    Un jour une amie chère, alors que je lui demandais de m'excuser pour un petit dérapage, m'avait répondu qu'elle n'avait pas à le faire parce que j'avais simplement été moi-même. Comme je me sentais néanmoins coupable des conséquences de ma bévue, j'avais insisté en lui demandant pardon. « Ni excuses, ni pardon », m'avait-elle rétorqué. J'avais trouvé ça très rude, mais en y réfléchissant bien j'avais convenu que la demande de pardon était une façon de se déculpabiliser, avec des effets potentiellement tordus. En effet, si on sait qu'on sera facilement pardonné, cela incite presque à la récidive.

    Les excuses et le pardon ne peuvent qu'à usage unique par rapport à une erreur précise.

    Oh la là je m'excuse, j'ai été trop long, pardonne moi, je ne le ferai plus… jusqu'à la prochaine fois ;)

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    1. J'entends bien les subtilités de sens que tu mets à jour. En cent mots, c'est plus difficile ! Il faut aller à l'essentiel. Or je sens bien que j'ai loupé cet essentiel.
      Ce que je voulais dire, c'est que lorsqu'il me semble que j'ai fait mal à quelqu'un, souvent involontairement, je trouve naturel de faire amende honorable, si tu veux, pour utiliser une expression moins "moralisatrice". C'est de la simple politesse. Du savoir-vivre. En tous cas c'est ainsi que je le conçois.
      Partant de là, je suis toute prête à pardonner, ou excuser les erreurs, les maladresses des autres, y compris celles qui me font mal jusqu'au fond des tripes. Encore faut-il que la personne ait l'idée, ou la volonté, ou le courage, ou l'humilité, ou l'humanité (je ne sais pas quel est le sentiment qui nous meut dans ce cas précis) de reconnaître son manquement. De s'excuser, ou de me demander de la pardonner. Dans le cas contraire, c'est à dire si elle laisse les choses en état, sans chercher à les adoucir, cela me renvoie douloureusement à une image négative de moi-même. Cela veut dire qu'il est légitime de me faire du mal, puisque l'on ne voit pas la nécessité de réparer...
      Ou alors, comme tu le suggères dans la fin de ton commentaire, c'est que l'on sait que je pardonne systématiquement, et l'on en profite, ou bien l'on ne voit pas la nécessité de formaliser la demande...C'est à creuser.
      Je n'ai pas dit un jour qu'il faudrait vraiment que je devienne plus rugueuse ? ;-)
      ¸¸.•*¨*• ☆

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  2. Le défi des cent mots… c'est bien parce que c'est trop court pour moi que je ne m'y suis pas lancé ! Je suis donc admiratif du calibrage que tu respectes, ainsi que de ta régularité. Et puis dans les commentaires on peut toujours rajouter des mots de précision, comme tu le fais ici.

    Tu n'as rien loupé : tu as réussi a exprimer ce qui t'es venu à ce moment-là sur ce sujet :)

    Ne t'en fais pas, je comprends bien le sens que tu places dans ces "pardon". Il est tout à fait honorable. Et tu exprimes parfaitement ce ressenti que l'on peut avoir lorsque l'autre ne fait pas ce geste si simple qui consiste à exprimer ses regrets, quelle que soit la forme utilisée. Ce qui revient à "tendre la main" dans un souci d'apaisement et de reliance.

    Très pertinente, aussi, cette impression : « cela me renvoie douloureusement à une image négative de moi-même. Cela veut dire qu'il est légitime de me faire du mal, puisque l'on ne voit pas la nécessité de réparer… ».

    Rugueuse ? Si tu sais aussi rester douce, pourquoi pas ?

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    1. ce défi Pierre, nous apprend à condenser ses mots, ses idées...à aller à l'essentiel, à ouvrir une ou des portes sans aller forcément au fond des choses
      A voir la longueur de tes commentaires ici et ailleurs, cet exercice te serait profitable
      euh... PARDON hein pour ce commentaire qui pourrait te semble rude ;-)))

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    2. Oh mais je sais bien que je suis long en voulant être précis et relativement exhaustif, mais pour le moment je préfère rester libre en laissant les mots venir. Je m'impose déjà bien assez de contraintes avec l'autocensure ;)

      Le concentré d'essentiel sera peut-être pour plus tard…

      Et puis j'aime bien lire les autres en longueur, quand je sens que c'est un développement nécessaire.

      Je te pardonne. Va, je ne te hais point ;)

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  3. demander pardon pour une chose vraiment importante, oui! cela en vaut la peine, ne fût-ce que pour sauver la relation!
    mais trop de pardon tue le pardon
    ouais bon, j'explique pas davantage, je suis sûre que tu comprends!

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  4. Une demande de pardon se doit d'être réfléchie et parcimonieuse.
    Il y a une différence entre faire des excuses pour avoir tenu des propos mal ressentis par le vécu particulier d'une personne et avoir blessé une personne par distraction ou manque de réflexion. Un acte volontaire n'étant pas de mise lorsque tu peux être, peu ou prou concernée, je ne l'évoque même pas ici...
    "trop de pardons tue le pardon" dit un commentaire relevé ci dessus. A trop demander pardon, on fini par s'aliéner le droit d'exister.
    Tiens! Il faudra que j'essaie un truc la prochaine fois que je me fais bousculer par le caddy d'une mémère trop préoccupée à le remplir pour faire en plus attention où elle le dirige. Je lui demanderai de me pardonner l'outrecuidance d'avoir osé mettre mes pieds sur la trajectoire des roues de son carrosse...
    Je te prie de pardonner mon incroyable témérité à vouloir poser quelques baci sur ton visage. :-)

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    1. "A trop demander pardon, on fini par s'aliéner le droit d'exister.
      Purée, je suis mal barrée !
      Pour les baci, je te pardonne, mais tu vas être tout mouillé, j'ai plein de lacryma sul viso...
      ^^

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    2. Mais non, tu as juste un petit ajustage de débit lacrymal à réguler sur la valeur intrinsèque de la relation en ajustant le déclenchement de la soupape de libération des eaux sur l'estime et le respect dont tu bénéficies de la part de l'Autre, lui-même modulant la variabilité de l'ouverture des vannes sur son état d'esprit du moment.
      Autrement dit: quelle que soit la qualité de la relation, il y a toujours un moment où l'Autre a merdé et à ce moment-là, c'est juste un chieur. Ca lui passera d'autant plus vite que tu ne demandes aucune excuse ou pardon...
      per la lacrima, prendo, anche se non sono Bobby Solo....

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  5. Moi j'aime ce mot plein de sens et pas si difficile à dire. C'est un mot d'humble et de petit. Pour moi il signifie " Je ne suis pas parfait. Je ne crois pas que tu le sois non plus. Je tiens à ton estime alors je te demande d'oublier un instant encore ma finitude et mon imperfection et de me maintenir en ton amour.
    Le reste, vous me le pardonnerez peut-être, ne sont que les multiples déguisements de l'orgueil.... Ou peut être de la sottise. En tous cas trop compliqués pour moi.

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  6. "Le pardon, vous savez ce que c'est ? C'est l'indifférence pour ce qui ne touche pas." Alexandre Dumas fils.

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  7. Une vidéo sur le pardon, opportunément proposée sur mon blog par Lukéria :

    http://www.dailymotion.com/video/xua672_mireille-darc-et-son-documentaire-pardonner_news

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  8. Bon...Vais-je réussir à poster ce comm? Suspens! La technique m'abandonne...
    Je disais que je suis quelqu'un qui utilise souvent le mot "pardon", aussi. Je n'aime pas heurter les autres. Mon coeur me dit lorsque je dois demander pardon ou non, pas mon ego...
    Bises

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  9. Ton texte Célestine est en lui-même un "grand Méa Culpa"( en latin qui signifie: par ma faute!) En voulant chère Célestine expliquer et faire le point sur ce "pardon" ou "demander pardon"qui est d'origine latine et qui signifie: "demander grâce"( référence à la religion!).et que tu emploies souvent( que nous employons "tous" souvent. De grâce,Célestine !...), tu t'es lancée dans une envolée lyrique, "d'excuse et de justification"(encore!). Cela prouve que notre éducation, comme l'ont toujours avancé les sociologues et autres experts, a eu toujours comme base à l'origine: "la religion" ( ne pas injurier, ne pas voler, ne pas tuer, ne pas mentir, demander pardon, s'excuser..bref tout un chapelet de mots qui nous guident dans la vie!). Ce mot "pardon" qui n'est en fait aujourd'hui,qu'un accompagnateur de notre langage, nous permet , on ne sait jamais,pour une "erreur, une faute"commise et malencontreuse, de remettre nos compteurs à zéro (comme pour effacer la faute , s'il y''en a et même s'il n'y en a pas , non plus), en quelque sorte c'est un mot "tampon"pour amortir le choc et parer à toute éventualité. Oui Célestine, on dit que c'est notre subconscient qui agit plus vite que notre conscient,et de cela on y peut pas grand chose, mais gare à trop d'excuses! Ne dit-on pas: Qui s’excuse, s'accuse? Bonne journée là-bas sur les collines.

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