Perte

J’aurais pu être ce marronnier qui a perdu ses belles couleurs : feuilles ratatinées par une noire maladie qui les touche tous depuis longtemps déjà.

J’aurais pu être ce camion que je suivais ce matin, qui perdait de l’eau ou un autre liquide non identifié, tel un petit Poucet semant sa trace en un long ruban gris.

J’aurais pu être le vent furieux qui a perdu de sa force au milieu de la journée.

J’aurais pu être n’importe quelle chose en perte de quelque chose.

Moi qui ai soudain perdu tout courage, toute énergie, tout enthousiasme.

Une perte de repères momentanée mais terriblement anxiogène.

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