mercredi 26 août 2015

Demi-vérité

J’ai parlé à mon père. Ça n’a pas été facile mais je suis heureuse de l’avoir fait. J’ai senti se dénouer en moi cette boule qui m’empêchait de respirer depuis la dernière fois. Pas question de faire dans la demi-mesure, le mensonge pieux, la bonne figure de convenance. J’avais besoin d’être sincère.
C’est comme avec ma mère. J’essaie d’être forte depuis deux ans, de ne pas pleurer. Mais en voulant à tout prix cacher mes larmes, être « forte » pour la protéger, je passe pour celle qui ne pleure pas : une insensible. Un comble !
Non, il me faut être vraie.
Les demi-vérités ne valent rien, voilà toute l’affaire.



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13 commentaires:

  1. Je me demande ce que l'on cherche le plus à protéger en disant des demi-vérités : l'autre, soi-même, ou la relation ?
    Quoi qu'il en soit je suis sûr que tu as bien fait de parler à ton père.

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    1. Si j'osais une réponse de normand, je dirais: un peu des trois...
      Ce soir, je me sens quand même soulagée !
      merci de ta présence Pierre
      ¸¸.•*¨*• ☆

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  2. A n'en pas douter, tu l'as fait avec amour, calme et respect, alors oui, tu as bien fait de ne pas le laisser dans l'erreur de croire qu'il pouvait décider pour toi.
    Pour ta mère (comme pour toutes relations, en fait):
    Il n'y a pas de recette miracle. L'attitude que l'on prend dépend de ce que l'autre peut recevoir. C'est particulièrement délicat avec des parents malades. Que sont-ils prêts à entendre? Sans parler de délais, ont-ils admis être mortels? A-t-on nous-même admis qu'ils le sont?
    Pour ta maman, tu as raison; c'est encore le temps de l'inquiétude pour savoir "comment ça va aller". Les larmes, c'est pour après.
    Je n'ai pas eu le temps de l'expérimenter avec un père, mais pour moi une mère est immortelle. Depuis 5 ans que la mienne a traversé le miroir et bien que j'aie assumé ce deuil, je continue de penser à elle au présent.
    Ti bacio Cara

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    1. Merci pour tes mots. Justes comme d'habitude.
      Ma maman a compris qu'elle était mortelle, il lui reste le plus difficile : accepter. Pour l'instant elle a très peur du grand saut. mais elle met des mots sur sa peur, c'est un énorme progrès.
      Mille baci

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    2. On parlait d’Élisabeth Kubler-Ross. Elle a passé sa vie à s'occuper de la fin de vie. Je ne peux pas te conseiller un livre en particulier, mais tu trouveras forcément chez-elle une réponse. Entre autre de cerner les étapes de l'acceptation. Ca peut te permettre d'orienter ta maman sur le cheminement à faire.
      Je sais que le sujet n'est pas drôlissime, mais comme on ne peut pas y échapper, autant voir la Camarde en face, ça lui évitera de nous prendre en traître.
      Il arrive un jour où la seule chose que l'on peut encore faire pour ceux qu'on aime, c'est les aider à réussir leur mort.
      Autant s'y préparer assez tôt... L'improvisation n'est pas, dans ce domaine, une bonne conseillère.

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Elisabeth_K%C3%BCbler-Ross

      Ti bacio Carissima

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    3. Se relire avant d'envoyer, c'est mieux :-)
      Il arrive un jour où la seule chose que l'on puisse encore faire
      Ti bacio

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  3. Ma très chère Celestine. Je me souviens, il y a onze ans, à l'occasion d'un examen à l'hôpital de Compiegne. J'ai accompagné mon père juste octogénaire. C'est normal, j'étais son fils. En sortant j'étais devenu le père de mon père. Commençait alors la "connaissance ". Comme tout cela est difficile. Et comme je pense à toi, et à tes parents. ATTB Angel Baby.

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    1. Ça et là, j'ai des "grands frères" qui me montrent le chemin.
      Et leurs pensées me rendent plus forte.
      Kiss you
      ¸¸.•*¨*• ☆

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  4. Bonjour Célestine.
    Pas facile le vieillissement de nos parents.

    Mon père est mort trop jeune et trop subitement pour que nous ayons eu "le temps" de le voir vieillir.
    Mais ma Maman... Quelle douleur... Problème neurologique.. Ce n'est pas Alzheimer mais celà y ressemble tellement.. et au final cela reviendra au même.

    Voir un être plein d'esprit se "ratatiner", devenir confus, fragile, dépendant... Quelle douleur !

    Oui, ravalons nos larmes, et soyons fort(e)s pour les soutenir au mieux.

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    1. Ah Suzame, pas toujours facile de ravaler ses larmes.
      Alors on attend d'être seul et on lâche la bonde.
      Mais comment faire autrement ?
      Tes paroles sont apaisantes.
      Et cela me soutient de savoir que tu passes par les mêmes épreuves que moi.
      Bisous et bravo encore pour ton lancement dans le défi
      Tu verras, au bout d'un moment les mots coulent tous seuls.
      ¸¸.•*¨*• ☆

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  5. Je lui ressemble beaucoup à "celle" qui cache ses larmes, ses douleurs, qui fait toujours bonne figure ( pour protéger parents, enfants, soi-même ) mais aussi pour aller de l'avant, se donner du courage. Célestine, tu as raison, on finit toujours par le payer d'une façon ou d'une autre d être dans cette demi- vérité.
    Merci à toi de m'avoir donné l'opportunité d' écrire ces trois lignes et bon courage pour avancer dans ces moments difficiles. Je t'embrasse.

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    1. merci à toi, Mart, pour ta sincérité. :-)
      ¸¸.•*¨*• ☆

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  6. Courage Célestine! Je n'ai pas connu cette situation donc pas d'expérience à partager...Seulement que montrer ses larmes, c'est être forte pour moi...
    Gros bisous

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