dimanche 9 août 2015

Bouches


Mes premiers émois cinématographiques d’enfant datent d’une époque où la dernière image du film était souvent un baiser passionné enfin échangé entre les protagonistes, au terme d’une série de contretemps et de mésaventures cruciales et haletantes. J’étais fascinée par cette rencontre des bouches avides, promesse d’un « après » fantasmé, que la morale interdisait de montrer. Tout, de la passion des âmes à l’impatience des corps, devait être suggéré dans cette simple fusion buccale. Et cela marchait. Lagardère étreignait Aurore de Nevers, Bogart Lauren Baccall. Et moi, du haut de mes dix ans, je revivais le film en faisant s’embrasser mes poupées.


97/366

6 commentaires:

  1. Ah Cinéma Paradiso et les petits bouts de films de Noiret....

    http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19554078&cfilm=4989.html

    Bacione

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  2. Touchant.
    Au même âge, j'espérais quand même "en voir plus".... La testostérone me fut précoce.... ;-)

    Au jour d'aujourd'hui, ayant enfin plus de 18 ans, je pourrais voir "Love" de Gaspar Noé, ce chef-d'ouvre, et bénéficier d'une éjaculation face caméra qui viendra asperger l'écran de mes lunettes 3D.
    Enfin en prendre plein les yeux !
    Lauren Baccall peut aller se déshabiller....

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    1. Wouaou ! C'est trop classe, une faciale estampillée arts et essais...
      ¸¸.•*¨*• ☆

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  3. Nos rêves, nos désirs, nos amours, nos touchers n’ont de grandeur et de fortes intensités que par la « délicatesse des choses ». Bise délicate..

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    1. Je le crois aussi, Bizak. Très fort.
      ¸¸.•*¨*• ☆

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