J’ai
essayé de me fixer, de me choisir un port d’attache. Tenté de me sentir d’ici
plutôt que de là. De m’accrocher tel un
coquillage à un rocher. Mais l’appel du large est tellement fort parfois, le
vent des alizés tellement empreint de l’odeur douce et âpre du voyage, la mer
si rugissante et si pressante au cœur, que je me suis souvent laissé embarquer
vers d’autres rivages. Le temps d’entrevoir des lieux nouveaux, d’autres
vertigineux paysages, d’autres façons de traverser. Et je crois que malgré
mes efforts de sédentarité, je ne traverserai toujours la vie que comme une éternelle
touriste.
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